vendredi, janvier 19, 2007

Une folle nuit !
















mardi, janvier 16, 2007

Sombrelune

Petite ballade en Mulgore pour le plaisir mais aussi pour y trouver la fameuse foire de Sombrelune... et la meilleure bière de tout Azéroth !






jeudi, janvier 04, 2007

Orhane, une vie

La petite elfe au regard pensif et à la chevelure argentée s’ennuie ferme. Ses yeux s’attardent vers la fenêtre et l’extérieur du temple d’Elune. La voix du prêtre semble s’estomper alors que son esprit divague.

Elle voudrait être oiseau pour survoler les montagnes qu’elle peut voir se découper sur la ligne d’horizon.

Elle voudrait être poisson pour s’enfoncer dans le silence des eaux limpides du lac.

Elle voudrait être panthère pour s’enfuir dans la nuit sans un bruit loin des sermons de ses professeurs, loin de ses camarades qui se taisent à son approche trouvant cette elfe étrange et bien trop réservée.

Orhane sursaute alors que le prêtre lui adresse la parole :

« Et bien Orhane, il est temps de quitter le temple !»

Le professeur sourit gentiment devant l’air confus de sa disciple. Perdue dans ses songes, Orhane n’a pas vu le jour décliner et ses camarades sortir du temple. Elle se lève rapidement, esquisse une courbette à l’attention du prêtre toujours souriant et s’empresse de quitter la salle.

[...]

Les lueurs de l’aube commencent à peine à éclairer l’horizon quand une silhouette encapuchonnée quitte l’enceinte du temple dédié à Elune.
Le cœur battant mais un léger sourire sur les lèvres, Orhane se fait aussi discrète que possible.

« Enfin ! » songe-t-elle « à moi la liberté ! »

Sans un regret, la jeune elfe s’enfonce dans la forêt loin des ennuyeux sermons des prêtres d’Elune.

[...]

Les hurlements, le fracas des armes, l’odeur du sang répandu… Orhane hébétée, regarde sans comprendre son bâton rendu poisseux par le sang et le corps de l’homme gisant à terre.
Une petite mais puissante main se pose doucement sur son bras comme pour lui apporter réconfort.

« Merci dame Elfe » chuchote une voix rude et rocailleuse « sans vous nous étions perdu »

Orhane pose un regard perdu sur un nain à la crinière bonde filasse sans répondre. Elle finit par s’agenouiller devant le corps, soulève doucement la tête et pose un baiser sur le front sans vie en murmurant quelques paroles elfiques. Le nain attentif peut apercevoir une unique larme perler sur sa joue pâle.

[...]

Orhane respire à peine époustouflée par son étrange voyage. Accrochée à la rambarde du célèbre Tramway reliant les citées de Hurlevent et Forgefer, la jeune elfe lance des regards émerveillés vers la paroi transparente derrière laquelle apparaît poissons et autres curiosités.
Nonchalamment assis sur la même plate forme qu’elle, un elfe à la sombre chevelure semble franchement amusé par son air ébahit.

« Impressionnant n’est ce pas ? »

Orhane sursaute laissant tomber un énorme sac d’où s’échappent divers tissus colorés. Elle sourit sans répondre et s’affaire à ramasser le fruit de son travail alors que le tramway parvient à destination.
La jeune elfe saute prestement sur le quai s’apprêtant à se fondre dans la foule quand elle peut entendre une voix amusée lui murmurer :

« Allons ma douce amie, vous n’allez pas partir ainsi sans un mot ? »

[...]

Quel brouhaha ! La jeune elfe au teint maladif se glisse dans la taverne bondée semblant chercher quelques connaissances. Elle se glisse sans qu’aucun ne la remarque entre les tablées bruyantes. Son visage s’éclaire d’un sourire alors qu’elle aperçoit enfin ceux qu’elle est venue trouver.

Etrange tablée que celle-ci : deux hommes, quelques nains braillards et un elfe souriant chaleureusement à la dernière arrivée.

« Par ici ma douce ! » s’exclame l’elfe « Cette livraison de tissus s’est elle bien passée ? »

Orhane sourit doucement, acquiesce et prend place au côté de l’elfe qui s’empresse de placer un bras protecteur autour de sa timide compagne.

[...]

« Qu’Elune te guide pour ce dernier voyage mon ami… »

Orhane s’incline une dernière fois sur la dépouille de son petit compagnon.
Le nain rencontré dans sa prime jeunesse n’est plus. Les cheveux et favoris blancs comme neige ont remplacé l’épaisse crinière blonde filasse de son plus vieil ami. C’était il y a si longtemps et cependant ses souvenirs sont vivaces, aussi clair dans son esprit que s’ils avaient eut lieu la veille.
Orhane vient se blottir contre son compagnon pour une fois bien silencieux.

« Son esprit demeure ma douce… crois-tu qu’il ait assez confiance en moi pour te laisser à ma seule protection ? »

Rána ébauche un sourire triste alors que sa compagne éclate en sanglot dans ses bras.

[...]

« Orhane n’ai pas peur… viens… n’ai pas peur des ombres… nous t’attendons… viens… »

L’elfe au teint pâle se réveille en sursaut, le cœur battant, elle inspecte la chambre. A part le feu qui se meurt dans la cheminée en pierre, rien n’est à signaler. A ses côtés, une silhouette emmitouflée sous les draps semble grogner.

« Juste ce rêve… » Songe-t-elle en se levant pour jeter un coup d’œil par la fenêtre. « Toujours ce rêve… ». Elle ne sait plus depuis combien de temps, ces voix étranges peuplent ses nuits, des dizaines d’années au moins. Elle ne paraît cependant pas effrayée, ces voix lui ayant plusieurs fois sauvées la vie en l’avertissant de dangers bien réels.

Elle peut entendre Rána se lever et venir l'enlacer devant la fenêtre alors que le jour commence à éclairer le paysage.

[...]

Quelle est cette douleur ?

Orhane tente d’ouvrir les yeux alors que s’estompe dans son esprit le souvenir d’étranges avertissements. La lumière l’aveugle, une violente douleur semble déchirer ses yeux si pâles.
Un homme entre deux âges sourit doucement à l’elfe alitée.

« Ne faites pas d’effort Dame Orhane je vous en prie… Vous nous avez fait peur vous savez… »

Ses yeux démentent son sourire, l’homme paraît tellement triste et inquiet. Orhane essaye de reprendre ses esprits. Une embuscade, oui bien sûr, elle se souvient. Partit avec quelques compagnons commercer à Baie du Butin, Orhane voyageait avec une caravane marchande qu’une bande de pirate a attaqué.
Son regard s’emplit d’une crainte irraisonnée.

« Rána? »

L’homme secoue la tête d’un air désolé sans pouvoir prononcer une parole. Il ne parvient pas à regarder la convalescente. Orhane semble ne plus pouvoir respirer alors qu’elle réalise que son compagnon a succombé, ses yeux se voilent, les ombres semblent l’emporter…

[...]

Orhane déambule sans but entre les grands arbres d’Orneval. Depuis la disparition de Rána, elle n’a pas prononcé un seul mot. Déjà qu’elle n’a jamais été bavarde songe une naine au visage rougeau. Rognild soupire longuement avant de s’approcher de la pâle elfe depuis trop longtemps silencieuse.

Voici dix ans, jour pour jour, que la couturière a cessé son commerce de tissus à travers le monde. Dix ans qu’elle s’est retirée près des ruines du temple de son enfance. Dix ans qu’aucune parole n’a franchit ses lèvres.

Orhane sourit doucement en apercevant la naine qui l’observe. Elle s’avance vers cette dernière, la prend doucement le bras et l'entraine au bord du lac. Une fois assise, Rognild commence un long monologue…
Au fur et à mesure du discours, l’elfe semble se décomposer, la pâleur de son visage s’accentuant.
Un sanglot déchirant finit enfin par sortir de sa poitrine. La naine enlace maladroitement sa compagne murmurant paroles de réconfort et encouragements.

[...]

Otant sa capuche détrempée, une elfe à la chevelure argentée vient s’assoir devant le feu brulant dans l’âtre de la taverne du port. Tout en s’assurant que ses précieux tissus n’aient pas pris l’humidité dans son sac, elle commande d’une voix douce un léger repas.

L’aubergiste n’en croit pas ses yeux.

« Dame Orhane ?! Est-ce bien vous ? Il y a si longtemps ! »

Poussant devant lui une fragile adolescente d’un air fier, il ajoute :

« Voici ma p’tite dernière, vous vous souv’nez ? Elle était encore dans ses langes à vot’ dernière visite ! »

Orhane sourit et embrasse le front de la jeune fille en murmurant une bénédiction elfique.

[...]

Un petit chat argenté semble trouver cet amas de tissus fort amusant. Surtout ce fil qui s’échappe procurant au chaton une nouvelle activité. Peut être le tissus se déroulera t’il à l’infini.
Une vieille femme pousse des hauts cris en apercevant le chaton enroulé dans un fil qui commence à s’étirer à travers la pièce.

« Files donc vilaine bête !! »

Orhane murmure quelques paroles elfiques à destination du chaton qui en semble fort surpris. Il se décide enfin à sauter dans les bras de l’elfe en ronronnant d’un air mutin.
L’elfe penche la tête comme écoutant d’étranges paroles qu’elle semble seule à entendre.

« Ne laisse pas le vide t’envahir Orhane… écoute les ombres… écoute nous…»

Le petit chat a stoppé net son ronronnement charmeur, les oreilles tendues semblant écouter les ombres lui aussi.
Orhane observe longuement le chaton d’un air songeur. Quelque chose de ténu dans les yeux du chat lui rappelle Rána. Elle soupire, les yeux un instant voilés d’une indicible tristesse avant de s’adresser à son nouveau petit compagnon :

« Il te faut un nom mon petit ami… »

Le chaton se dresse d’un coup et se commence à jouer avec les mèches argentées de l’elfe. Celle-ci ne peut s’empêcher d’éclater de rire.

La vieille femme rendue silencieuse par ce curieux instant, finit par sourire largement. Si elle avait pu penser qu’un chaton redonnerait quelques couleurs à la couturière….

[...]

Une elfe encapuchonnée accompagée d’un petit chat franchit les hautes portes de Forgefer. Le chaton argenté se lance à l’assaut d’une congère, disparaît dans un amas de neige poudreuse d’où il ressort en éternuant.
Orhane esquisse un sourire en observant le chat vexé qui semble vouloir combattre à présent les flocons qui tombent lentement sur les montagnes environnantes.

Orhane apercevant un banc de pierre y dirige ses pas pour s’y reposer un instant loin de la foule de la citée qu’elle vient de quitter.

Et alors que les dernières lueurs du jour disparaissent derrière les pics enneigés, elle penche la tête comme pour écouter d’étranges murmures portés par le vent.

« Ai foi en les ombres Orhane…. »

Orhane

Un soupir de soulagement s’échappe de la bouche de la voyageuse lorsqu'elle aperçoit enfin les hautes portes de la citée d'Iron Forge.
L'elfe semble éreintée. De la neige mêlée de boue macule ses chaussures, et ses vêtements élimés ne semblent guère la protéger du froid. Elle est en retard sur les années précédentes et elle a du lutter contre le blizzard hivernal, son visage est pâle et ses traits tirés.
Elle porte en outre un lourd sac sur son épaule et s’aide d’un long et fin bâton pour marcher.
Elle s'arrête quelques instants pour reprendre son souffle devant les portes, la pente y menant étant fort fatigante, surtout après le long voyage qu'elle vient d'effectuer.
L’elfe observe tranquillement les allées et venues des badauds. Il semble que l'entrée de la citée naine ne connaisse jamais le repos.
Nain, humains, gnomes et elfes entrent et sortent sans arrêts, quelques uns d’entre eux passablement éméchés se battent en duels plus ou moins amicaux à grand renfort de cris et de rires tonitruants.
Après ces derniers mois passés sur la calme et sereine île de Teldrassil, l'elfe se sent un peu déboussolée, comme à chaque fois que ces affaires la mène dans la grouillante capitale naine. Elle enfonce un peu plus sa capuche sur ses longues oreilles et se faufile discrètement à travers la foule jusqu’au cœur de la citée. Nul ne remarquera son passage, à peine une vague silhouette entrevue et sitôt oubliée.

La naine semble ne jamais vouloir arrêter de parler faisant surgir un sourire amusé sur le visage de son interlocutrice.

« Allons Dame Orhane asseyez-vous ! Vous voulez manger quelque chose peut être ?! »

La naine pousse un cri ravi en voyant les tissus déborder du sac ouvert posé sur la table et se précipite pour les admirer.

« Vos tissus sont d’excellente qualité comme toujours ! Mais asseyez-vous vous dis-je ! »

Tout en continuant son monologue, la naine prend Orhane par le bras, l’installe devant une longue et basse table en chêne massif et lui apporte un vaste plateau de fromage de montagne ainsi que du pain à l’épaisse croûte dorée et un pichet d’eau fraîche. Dame Ildegäarde ne semble pas s’offusquer du silence de sa visiteuse la regardant manger silencieusement avec affection. Bientôt la maison se remplit d’une foule de monde à tendance fortement naine, venue voir les étoffes. Les nouvelles vont vite et les tissus de Dame Orhane sont réputés depuis bien longtemps. Toute petite déjà Dame Ildegäarde attendait la venue de l’elfe aux tissus multicolores. Assise devant la cheminée, l’elfe sirote une tisane odorante observant les allées et venues, souriant amicalement aux salutations diverses.

Après une dernière étreinte à une Dame Ildegäarde toujours aussi bavard et agitée, Orhane saute sur l’étrange engin reliant Iron Forge et Stormwind par une impressionnante et immense galerie souterraine.
Elle esquisse un sourire lorsque le tramway passe dans un vaste tube de verre épais passant ainsi sous une étendue d’eau peuplée d’étranges créatures. Autrefois elle s’émerveillait à chaque passage, autrefois, quand elle pouvait partager cet instant avec des compagnons mais voici bien longtemps que ses pas sont solitaires et seul le souvenir anime son sourire.
Pourtant c’est d’un pas alerte et le regard tranquille qu’elle saute sur le quai de la capitale humaine se fondant silencieusement dans la foule. Elle traverse rapidement le quartier nain pour déboucher sur les canaux lumineux parcourant la citée.
Les arbres bordant les canaux bourgeonnent déjà, Orhane s’assied un instant sur le bord d’un pont pour goûter aux rayons d’un timide soleil printanier. Elle se lève enfin, les rayons déclinants et se dirige vers l’une des maisons portant une enseigne de tailleur.
Une petite femme rougeaude, une fillette sur ses talons sort à ce moment de l’échoppe, elle regarde l’elfe sans trop y faire attention, occupée à expliquer à l’enfant combien il est important d’avoir du linge bien rangé. Orhane sourit doucement en ôtant sa capuche, le visage de la femme se fend alors d’un large sourire :

« Dame Orhane ! Enfin vous voilà ! On vous attendais plus tôt vous savez ! »